Les jeunes diplômés à l’affut du Big Four de l’Audit

Bien que les MBA et autres Masters délivrés par les écoles de commerce brillent par leur polyvalence, leur connotation généraliste et leur relative transversalité, il est certains débouchés plus prisés que d’autres par nos jeunes diplômés. Si les Marketeurs priorisent les boites de communication et les départements commerciaux des grandes firmes, les contrôleurs de gestion jettent leur dévolu sur les cabinets d’audit et lorgnent un poste d’auditeur junior chez l’un des Big Four de la place. Pourtant, cette vocation n’est pas de tout repos, et reste ponctuée d’un turnover annuel largement supérieur à la moyenne sectorielle. Décryptage…

Priorité à la jeunesse

Recruter un jeune talent plutôt qu’un consultant confirmé… Tel fut le virage stratégique amorcé par le Top Management des cabinets d’audit à la fin de la dernière décennie. Bien que les recruteurs justifient ce parti pris par la volonté de donner leur chance aux jeunes diplômés, la véritable motivation obéit à l’un des fondamentaux de la théorie économique : la rentabilité. En effet, une grande majorité des aspirants auditeurs sont prêts à troquer leurs prétentions salariales contre un poste « prestigieux » chez Deloitte, KPMG, Ernst & Young ou PwC, ce qui se traduit concrètement par un allègement conséquent de la masse salariale du cabinet, sans altérer le bon fonctionnement des opérations d’audit. Pour catalyser la formation in situ, chaque nouvelle recrue pourra « s’entretenir avec un manager, même sans lien hiérarchique direct, pour demander conseil », explique Eric Falque, président de BearingPoint France Benelux.

Les universitaires entrent en jeu

La période de recrutement a généralement lieu quelques semaines après les assemblées générales des entreprises, et les responsables RH font le plus souvent leurs emplettes dans les écoles de commerce et d’ingénieurs. Naturellement, les stagiaires en PFE font l’objet d’un recrutement prioritaire, et les pourcentages d’insertion varient entre 50 à 70%. Si tous les grands acteurs privilégient les lauréats du privé, les universitaires ne sont pas en reste. « Nous recrutons environ 35% des jeunes diplômés dans les universités », assure Sylvie Bernard-Curie, associée et directrice des ressources humaines chez KPMG. Mais une tête bien faite ne suffit pas. Les cabinets accusent un besoin chronique qui illustre parfaitement la dichotomie entre l’école et le monde professionnel. En effet, bien que le marché de l’emploi soit saturé à ce niveau, les candidatures « chargé RH » sont celles qui reviennent le plus dans les boites mail des responsables de recrutement, au moment où les cabinets d’audit accusent un manque criard en actuaires, Risk Managers et trésoriers.

 

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